Avocat au Barreau de la CORREZE

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IN FIDE ET FIDELITATE SEMPER IMMOTA Toujours inébranlable dans sa foi et sa fidélité (Devise ancienne de la Ville de TULLE)
J'ai prêté serment le 13 décembre 1978 (déjà !). Titulaire d'un DESS DES PROFESSIONS JUDICIAIRES, j'ai obtenu un certificat de spécialisation en Droit Economique. Je suis membre du Centre de Médiation de la Corrèze, privilégiant la solution négociée avant la solution judiciaire. j'exerce au sein du Barreau de TULLE- USSEL ou celui de la CORREZE, enfin je ne sais plus. Si vous souhaitez me contacter, je vous remercie de cliquer sur l'onglet "CONTACT" ou téléphoner à mon Cabinet (Tél.: 05/44/40/66/18 ou 05/55/93/15/62).

samedi 26 avril 2014

L'histoire authentique de la Sardine qui a bouché le port de Marseille

Histoire authentique de la Sardine qui a bouché le port de Marseille et la non moins histoire authentique du fameux, du sublime Molinari de La Ciotat. Imaginez, en 1775, sous le règne de Louis XVI, le vieux port de Marseille ; de gros navires à quai, d'autres croisant au large entre le château d'If et le Fort St Jean . Imaginez les quais encombrés de marchandises : tonneaux de vin de Bandol, de Provence, du Comtat Venaissin..., des fûts d'huile d'olive des Baux ou du haut pays..., des poteries d'Aubagne, des ballots de laine des Alpes..., et aussi les riches soieries d'Orient, les fruits venus d'ailleurs, les bois précieux d'Afrique..... Imaginez le soleil du mois de juin qui chauffe les têtes et met le feu dans les cœurs et les gosiers.... Regardez ces magnifiques bateaux qu'on charge et qu'on décharge : le va et vient des portefaix, les cris des charretiers, la colère des Capitaines, le souci des armateurs..... Regardez tout ce petit peuple qui vit du port et sur le port : hommes de peine, ouvriers charpentiers, marins en maraude, pêcheurs de girelles ou de poulpes, demoiselles galantes, partisanes et leurs paniers de poissons, enfants chipeurs d'oranges....mais aussi les bonnets rouges des bagnards de l'Arsenal des galères....... Mais regardez aussi les belles dames en habits dorés, les gentilshommes traînant leurs perruques et leurs épées, les commis de négoce et les ecclésiastiques à larges chapeaux .... Remontez La Canebière, vous y rencontrerez des entrepôts, des remises, des écuries, des tavernes, des accueillantes maisons à lanternes rouges , des églises pour la rémission de vos pêchers.... Dans ce Marseille, toutes les langues se mélangent, on se parle en provençal, on se dispute en sicilien, on fait des affaires en grec, on marchande en arabe, on négocie en catalan ..., dans une odeur de fruit, de poisson, de crottin de cheval, de thym et de lavande ! Bref, vous avez Marseille à vos pieds ! En ce mois de juin 1775, un personnage important pèse sur la ville, les consuls de la mairie, le gouverneur, l'archevêque lui rendent les honneurs qu'il convient à son rang et ne peuvent enfreindre les désirs et les ordres de ce si puissant seigneur ! En fait, il commande à toute la ville ! Ministre de la Marine au Conseil du Roi, Monsieur le Comte de Sartines est aussi le plus puissant armateur de Barcelone à Gênes. En toute modestie, le fleuron de sa flotte, un magnifique navire marchand, a été baptisé le « de Sartines ». Il est si beau et si imposant que même les pirates barbaresques n'osent l'attaquer ! Cette merveille est commandée par le Chevalier de Peil ( poisson en provençal), solide officier très expérimenté, bien connu sur toutes les côtes de la Méditerranée. Ce mardi du mois de mai 1775, les cales du navire sont remplies à rabord de marchandises à destination de Constantinople. Le départ est prévu pour le lendemain à l'aube et l'équipage consigné depuis la veille est déjà aux ordres. Le mardi soir, un violent mistral se lève, l'orientation de la passe entre les Forts St Nicolas et St Jean empêche toute manœuvre de sortie. Il faut attendre ..., et calmer l'équipage. Le vent souffle en tempête pendant 3 jours. Le samedi matin, enfin le vent tombe mais la mer reste grosse, très grosse. Le Capitaine et son Bosco, très sûrs de leurs talents de manœuvriers, décident de la sortie. Le navire sort tout doucement de son appontement et se présente devant la passe.....Au droit de St Nicolas, une première vague met le bâtiment en travers, la seconde le couche et la troisième l'envoie par le fond. De la merveille flottante il ne reste plus que le bout des mâts émergeant au dessus des flots. Pas de victime, tout le monde rejoint les quais sous les lazzis de la foule. Tout Marseille s'esclaffe, se raconte l'affaire, brode autour du naufrage; bref, même les paysans d'Allauch et de Plan de Cuques en route pour le marché d'Aubagne se moquent allègrement de ces fichus marins. Tout Marseille rit.....mais pas trop longtemps. Le « de Sartines » bouche bien l'entrée du port ! impossible d'y entrer et encore moins d'en sortir. Marseille est en panne ! Toute la bonne ville bruisse de cet événement, le bruit court comme une balle de mousquet : le « de Sartines a bouché le port », le « de Sartine a bouché le port », le « de Sartine et le Peil ont bouché le port » ! et bientôt, comme de bien entendu, pour des oreilles non averties, « le poisson et la sardine ont bouché le port », puis tout bonnement « la sardine a bouché le port » ! La rumeur enfle, court, se transforme, envahit bientôt toute la Provence, puis le Languedoc voisin et bientôt même le Dauphiné et le Lyonnais. Encore quelques jours et la France se moque de ces braves méridionaux beaux parleurs mais médiocres marins. Mais la galéjade et les fariboles n'ont qu'un temps : plus de bateaux, plus de travail, plus d'argent, plus de pain ! Le peuple gronde ! Le peuple a faim ! Les bourgeois, les notables, les syndics ont beau faire donner des messes à l'église des Accoules ou à l'église St Laurent......Le bateau bouche toujours le port. La « sardine » bouche vraiment l'entrée du port ! Marseille est prête pour la révolte et manifeste bruyamment ; de leurs bastides aixoises les autorités font bien distribuer du pain, du poisson séché, quelques livres de pois chiches.....le peuple gronde de plus en plus fort. On fait manœuvrer quelques régiments venus du Dauphiné, l'Archevêque fait faire de belles homélies ..., rien n'y fait, la disette s'installe avec le désordre. Bien sûr, les services de l'Etat et M. de Sartines ont bien compris qu'il fallait renflouer le bateau; mais comment ? Paris envoie en urgence ses meilleurs ingénieurs, mais il faut 10 bons jours pour venir de Paris avec tout le matériel..., et en attendant..., la ville a faim ! Les ingénieurs parisiens se montrent, bientôt, incapables de résoudre le problème, d'ailleurs tout le monde s'en mêle : le Roi , les Ministres, le Gouverneur, l'Abbé de St Victor......Rien ne sort de ces interminables palabres ! De guerre lasse, on s'en va quérir des ingénieurs à Barcelone, puis à Gênes et même en Turquie.....Rien, pas de solution, « la sardine » empêche tout mouvement de navire....Et le peuple gronde de plus en plus et a de plus en plus faim. Une rumeur commençe, piano piano, à courir et à se répandre sur le Vieux Port : « faù ana cerca Molinàri », « faù ana cerca Molinàri » , « faù ana cerca Molinàri a La Cieuta » (il faut aller chercher Molinari à La Ciotat) . Les autorités tergiversent encore ! Pensez donc, ce Molinari n'est qu'un petit charpentier de marine, patron d'un petit chantier naval dans la bonne ville de La Ciotat, tisseur de voile et quelquefois fondeur d'ancre de marine. D'ailleurs, les gens de la région l'appelaient « le marchand d'ancre ». Il a aussi la réputation, entre Marseille et Toulon, de génial inventeur jamais à court d'innovation ..... Mais les grands personnages hésitent à faire appel à cet artisan que la vox populi réclame si fort. Le peuple, désoeuvré et sans un liard, a faim, des émeutiers ont mis le feu à quelques belles demeures du côté du quartier Ste Anne ......La haute société commençe à avoir peur, mais tergiverse toujours ! Pensez donc ce Molinari n'est qu'un artisan presque analphabète, qu'a-il fait d'autre que de construire que des pointus et des tartanes ? Il n'est même pas bourgeois et puis c'est un gavot de l'Ubaye, il ne parle que le provençal des montagnes et si nous le sollicitons, combien cela va nous coûter ? Mais l'idée fait peu à peu son chemin, il est, enfin, fait appel à ce Molinari. Ce n'a pas chose aisée, Marseille est à 6 lieues de La Ciotat, les marseillais ne sont pas des clients faciles, et puis Marseille pour un ciotaden ....... les bons gros Louis d'or ont un effet salutaire sur les réticences du charpentier. Venu à pied d'œuvre, Molinari évalue rapidement la situation, demande aux Syndic de lui fournir 5000 cochons qu'il tue immédiatement pour récupérer les « bouffigues »( les vessies, en provençal). Prestement, il invite, 5000 marseillais à venir sur le port munis de longs tuyau de cannes ( les roseaux de Provence), face à cette pauvre sardine qui bouche toujours le port ! Des plongeurs courageux placent astucieusement dans le bateau les 5000 bouffigues et Molinari, tel un chef d'orchestre, demande au 5000 marseillais de souffler en cadence pour gonfler les vessies de porc ! Miracle sans nom, le bateau commençe à tressaillir, puis à bouger, on voit les 3 mâts qui montent peu à peu vers le ciel, puis petit à petit le navire émerge des flots ! Le pari était gagné ! le commerce peut reprendre et le pain revenir ! Le peuple exulte, le peuple n'a déjà plus faim ! La fête est immense, Molinari fait marseillais d'honneur.... retourne vite à La Ciotat où d'autres exploits l'attendent. Telle est la ( presque) véritable histoire de cette sardine qui a bouché le port et du non moins célèbre Molinari; elle m'a été raccontée par ma grand-mère, née en 1890 à la Seyne/mer, et qui la tenait, elle même de son aieule. Mais mon histoire ne serait pas assez belle si elle se terminait ainsi. Nous les provençaux, lorsqu'on ne peut résoudre un problème ou une difficulté , il nous vient toujours cet expression « faù ana cerca Molinari » et il m'arrivait lorsque mon patron me demandait quelque chose d'impossible de m'écrier, devant mes collègues ébahis, « il va falloir encore aller chercher Molinari ! ». Mon petit conte ne s'arrête pas encore. Vous me le pardonnerez. C'est Molinari qui à aussi construit le Pont du Gard, les arènes de Nîmes, Notre Dame de la Garde, le viaduc du TGV de Ventabren et l'Airbus A380 ! « se non è vero, è ben trovato » de Daniel Dadone mai 2006 ACR Amicale des Cadres Retraités Association des Cadres Supérieurs Et Dirigeants du Groupe france télécom 36, rue Charcot 75013 Paris Tél. : 01 42 46 59 61

3 commentaires:

Jacques JANSOLIN a dit…


Il faut donc aller à Tulle pour découvrir la véritable histoire de la sardine qui a bouché le port de marseille...

Tulle, où les vagues battent le sable du rivage...et où l'air embaume l'iode...!

Sylvie LO RE a dit…

Et oui, ou encore ici
http://jansolin-avocat.blogspot.fr/2014/04/marseille.html

Sylvie LO RE a dit…

Et oui, ou encore ici
http://jansolin-avocat.blogspot.fr/2014/04/marseille.html